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High Way To Heal (Louise VS fibro)

8h et quelques poussières. Premier jour du reste de ma vie. Pas vraiment dormi

10 Juin 2016 , Rédigé par Louise Vayssié

8h et quelques poussières. Premier jour du reste de ma vie. Pas vraiment dormi cette nuit encore. Conjonction d'événements divers n'ayant pas forcément de rapports entre eux. Coups de soleil, coups du sort, et coup de sang. J'ai dû finir par m'endormir vers 5 heures. Mais à six heures, une dizaine d'Hongroises en groupe, la soixantaine, déjà arrivées fort bruyamment et sans gêne hier soir, se sont levées comme un seul homme pour plier bagages et prendre la route pour ailleurs. Elles se sont mises à parler fort et de plus en plus, à rire tout aussi fort, ouvrir et fermer les portes les claquant à tout va, cogner dans les murs, rire à nouveau, sans penser un seul instant qu'il pouvait exister un reste du monde. Au bout d'un moment, je me suis levée, j'ai ouvert la porte et commencé gentiment comme dans une chanson de Joe Dassin : "Excuse me ladies, but, could you please be a bit more quiet, it's six in the morning, and some are trying to sleep here. Thank you ladies." Elles m'ont regardé comme si j'avais maudit leur famille jusqu'à la 7 ème génération. J'ai refermé la porte et suis retournée me coucher. Le calme est revenu environ 30 secondes, et re-belote. J'ai attendu un moment, puis n'y tenant plus à nouveau, bis repetita, cette fois moins gentiment mais correcte j'ai retenu un "shut up" tonitruant pour rester dans les extrêmes limites de la politesse. Là encore, elle m'ont regardée comme si j'étais la peste personnifiée. Mais cette fois, j'ai ouvert bien grand l'oeil torve que je tiens fièrement de feu ma tante, et transpercé cette bande de mômes de 60 ans mal élevées. "If a look can kill, you are dead." Peine perdue et double peine, elles m'ont totalement réveillée. Elles ont aussi totalement réveillé Tatie Danielle. Nous avons donc together cassé du sucre sur le dos de ses poules cacteuses sans respect pour autrui, puis fini par bien rire à leur dépend. Et toc. Bachibouzouc. Impossible de dormir à nouveau cependant. Les choses sont encore bien embrouillées dans ma tête ce matin. La fatigue sans doute. Et ces choses dites par le Dr Efrati hier et que j'essaye de ranger en bon ordre. Pas le docteur, les choses. Mais je vais tâcher de mettre tout ça de côté et de faire retomber la pression pour les quelques trois jours qui me restent ici. Repos et profit. Tout de même, ça tourne. Après avoir questionné mes muscles, Jaffa s'éloigne à vitesse V, pour aujourd'hui en tout cas. Pas grave. J'irai moins loin si je vais. La plage ne me paraît pas conseillée non plus, tout ou au moins pas avant la fraîche, je vais finir de cuir avant d'en remettre une couche. 13h20. Finalement je me suis donné comme j'ai pu un coup de pied au derrière, j'ai chaussé l'appareil et suis partie sur le marché, mon p'tit panier sous mon bras, pas trop loin. Je m'en suis approchée avec le chouïa d' une appréhension demeusuree, puis je l'ai roulée en boule et glissé au fond de ma poche, en me disant que zut à la fin. Des militaires gardent les entrées du marche et fouillent les sacs. Ceux des hommes seulement. Ça fait "safe" et ça fait "brrrr". Le marché est bien sûr magique. Un petit couloir bondé, couvert de taule, grouillant, bruyant, presque dansant. Des fruits, des tonnes de fruits. Des montagnes de cerises, des fraises t'en veux, en v'là, des ananas tout petits, des pommes, des poires et des scoubidoubidous. Ah. Et des odeurs. J'ai humé 26000 odeurs diverses qui racontaient autant de plats délicieux. Des couleurs. Plein de couleurs. Des couleurs de toutes les couleurs. Puis je me suis retrouvée dans le marché artisanal pour touristes. L'artisanat local me semble autant local que je suis blonde. Attrape-couillons. Alors je me suis enfuie au hasard d'une petite rue sans prétention pour atterrir dans un dédale d'autres petites rues pavés, calmes, fleuries et pleines de verdure. Je m'y suis promenée un long moment, y ai acheté trois ou quatre maisons jusqu'à ce que mon corps me ramène à la réalité. Faiblesse des jambes, lombaires en feu, tête lourde sur mes vertèbres endolories. Mon appareil photo pèse une tonne. Atypique peut-être être mais bien réelle. Comme je m'étais un peu perdue, plus ou moins volontairement, j'ai tourné un peu, suis tombée sur la mer et donc re sur mes pattes. Slow way home. Alors que je peinais à rentrer, la mer m'a fait de l'oeil mais j'ai refusé ses avances. Pas encore, trop tôt, trop chaud. J'ai retrouvé ma petite auberge, foncé sur mon lit, et me suis endormie avant d'atteindre l'oreiller. Sieste finie, je suis toujours douleur mais plus en forme. Je vais maintenant pouvoir répondre aux oeillades du Lac, comme dit Nathanaël. 18:58. Suis cuite. Les vagues étaient vraiment big aujourd'hui. Mais vraiment. Je n'y ai pas perdu mes lunettes mais beaucoup d'entrain. Shabbat oblige, la plage était bondée. Sur le retour, j'ai eu la bonne surprise d'avoir un message de Julien, tout juste sorti de l'avion, m'annonçant sa visite pour très vite. Je l'attends. "Avoir un bon copain, c'est c'qu'il y a d'meilleur au monde." Ça va me faire du chaud au coeur. Nathanaël, a qui la kippa va comme un gant, vient de partir à la synagogue, beau comme un sou neuf. Un clou chasse l'autre. Shabbat Shalom. La ville se vide, les bougies s'allument. Le soleil plonge droit dans la mer. La lumière est belle. Ici, pas de foot. Enfin pas autant. Ça me va. Je sens poindre doucement l'envie de rentrer à l'écurie partagée avec celle plus discrète de rester ici encore un peu. Il y a comme un arc en ciel dans mon coeur. Je ris de retrouver les miens et pleure de partir so soon. Peur de ce qui m'attend. Légère frustration de ne pas avoir vu plus de cette ville. Et ce vieux Jaffa qui me tend les bras tout au bout de la plage et que je voudrais tant voir. Demain, toujours demain. Julien est venu, il est reparti. Entre temps, on a vidé une bouteille de blanc en bord de mer. Je suis saoule et ça fait du bien. C'est devenu so rare. On a refait un bout du monde et il est allé regarder le temps d'après la mi. Demain, il m'emmène à Jaffa. Enfin ! Accompagnée j'irai, c'est sûr. Sur le petit bout de chemin du retour, j'ai croisé un écran géant les pieds dans le sable, avec des français devant. En fait si, y a foot ici aussi. C'était sous-estimer la communauté française du coin que de croire le contraire. Je suis saoule et je vais me coucher bienheureuse. Juste avant, je croise Nathanael qui rentre de la synagogue. Les clous ont repris leur place. Il est saoul lui aussi, si je ne m'abuse, docteur. Pendant ce temps, Sparse est sorti. Shabbat Shalom.

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