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J3 : Sunset in Tel Aviv. Aujourd'hui j'ai donc changé de maison. La première
J3 : Sunset in Tel Aviv. Aujourd'hui j'ai donc changé de maison. La première était chouette.. Mais pas toujours très propre, pas toujours calme, remplie de moustiques et il faisait une chaleur indormable dans la chambre que nous partagions à 14... Un peu beaucoup pour une solitaire comme moi. Une auberge de routards, pour les routards. Je suis trop vieille pour la routardie. Et puis, je dormais sur le lit du haut d'un lit superposé branlant. Pas pratique. Somme toute, j'y ai passé de très bons moments et rencontré des gens très chouettes. Ma nouvelle maison est beaucoup plus à ma mesure. Calme, cosy, très propre, tenue par 3 gars très chouettes, très prévenants et attentionnés, dont le plus vieux est très drôle et sans doute très malin. Lui c'est mon copain. (Il ne commence pas sa journée sans un bon café et une bonne clope.. On peut que être copain.) La chambre est petite mais très confortable, 3 lits superposés de qualité et pour l'instant, juste 2 collègues. Jean (prononcez Djine) une très vieille torontaise, de Toronto donc, assez incroyable. Un peu mystique, un peu sage, sans doute un peu indienne et très drôle. C'est ma copine. Elle m'a prise d'affection de suite, et je le lui rends bien. Quand elle me parle, j'ai l'impression d'être dans un roman de Jim Harrison. Sans doute parle-t-elle un peu trop, mais je lui pardonne, elle est si intéressante. La deuxième, j'ai déjà oublié son prénom. Elle vient de Finlande et est blonde comme c'est pas permis. Elle est moins intéressante, moins drôle mais je vais quand même lui laisser une chance. La mer est à 3 pas. Je suis contente d'être ici, j'ai eu du nez. Le trajet pour venir n'a pas été facile. Il faisait chaud, et les deux ânes morts que je traînais (valise et sac à dos) ont failli avoir raison de moi. Mais ça valait le coup. "Tiens bon la vague et tiens bon le vent, hissez haut !" Aujourd'hui la ville s'est remise en mouvement. Pas le mouvement de la fête, celui de quotidien. Je me suis rendue compte que TLV est un énorme chantier en construction. Des travaux partout. Les vieilles maisons délabrées y côtoient sans complexe des immeubles hyper modernes, aux formes plus alambiquées les unes que les autres. Des prouesses d'architecture. C'est parfois très beau, parfois vraiment moche. Le mélange des deux donne un résultat des plus... étonnant. "Moi ça m'a plu !" TLV est vraiment une ville incroyable. Je pense qu'elle n'est pas du tout représentative du reste du pays. Un pays dans le pays. Il y règne un sentiment de liberté rare, où le mot d'ordre est d'être soi-même, où la différence fait loi. Où les homosexuels sont des gens comme les autres, où les noirs, les blancs, les verts, les gros, les petits, les beaux, les moches... se mélangent avec une tolérance qui force le respect. "le soleil donne, la même couleur aux gens..." Une ville ouverte sur le monde tel qu'il devrait être. Me semble-t-il. Une leçon pour bien d'autres villes. Une leçon pour moi en tout cas. Après m'être installée, j'ai bien sûr fait les trois pas qui me séparent de la plage. Comme c'est lundi ici, elle était beaucoup plus parsemée qu'hier. Fort agréable. J'ai nagé un peu, l'eau fait du bien. Mais pas trop, l'eau fatigue. Puis j'ai regardé le soleil s'en aller derrière la mer, éclairer d'autres contrées. "Faut qu'il en mette un coup, l'a l'tour du monde à faire." Je lui ai demandé de faire une faveur à la France, je ne sais s'il m'a entendu. C'est un des plus beaux spectacles que j'ai vu de ma vie, le coucher de soleil sur la plage de Tel Aviv. Prends ça le Lac Kir. J'ai eu le sentiment profond de vivre un moment unique. Une lumière magique. Un instant de grâce. Demain j'irai revivre ce moment unique. Je ne vois pas comment on pourrait s'en lasser. Mais avant ça, demain c'est le grand jour. Le vrai début de cette aventure. Le premier rendez-vous avec l'équipe du Dr Efrati. Je crois que j'ai le trac. La trouille aussi. Et de l'espoir, tellement d'espoir. Pour moi, pour mes collègues d'infortune. Sans me sentir investie d'une quelconque mission, j'aimerais plus que tout rapporter une bonne nouvelle dans mes bagages. Enfin bien sûr ce ne sera pas pour ce coup-ci, mais pour le prochain, si les examens sont concluants. Je croise les doigts à m'en faire péter les phalanges. Présentement je suis sur la terrasse de l'auberge, qui donne sur une rue calme. Sur un banc, les pieds sur la murette. Pas loin j'entends le ressac. Il fait doux. Mieux ce serait trop. Un endroit idéal pour écrire un roman. Je le rajoute à ma liste. Demain, entre le rendez-vous et le coucher du soleil, je tenterai une expédition en ville, si le corps m'en dit. Pour l'heure mon corps est douleur. Mais je sais qu'il aura une bonne nuit dans un bon lit, dans une chambre calme et fraîche. Le sommeil, absent de ces dernières nuits, sera au rendez-vous ce soir, je le sens. Et je le souhaite. As usual, je vais en griller une dernière et filer... Shalom. PS : Cet overblog de malheur refuse de publier autrement qu'en bloc... sorry pour le manque d'air du texte.
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